Kolja Mićević

,

Brunetto Latini – Le petit Trésor

5,00 

Paris, 1999.

127 pages.

Brunetto Latini (appelé aussi, en France, Brunet Latin), fut un grand personnage de la république de Florence; il avait plus de quarante ans au moment de la naisance de Dante, mais vécut suffisamment longtemps pour devenir son maître et ami. Parmi tous ceux – depuis Aristote et autres philosophes, savants et saints de l’Antiquité et des premiers temps de la Renaissance, jusqu’à Giotto, contempo­rain et ami de Dante, Guido Cavalcanti et même Forèse Donati avec qui Dante fit une extraordinaire tenson, – parmi tous ceux, disais-je, qui ont préparé les cou­leurs de toutes nuances dont Dante a fait cette fresque fantastique, sa Comédie, Latini me semble être quelqu’un de très présent dans l’évolution et l’élaboration de la sublime vision que Dante eut après la mort de Béatrice en 1290 (dont Latini avait sans doute souffert à côté de Dante en l’orientant – seule consolation – vers la science et la philosophie: il lui a ouvert non seulement son coeur, mais aussi sa très riche bibliothèque!).
Le Petit trésor de Brunetto Latini – malgré sa trop évidente simplicité, si on le compare à la machine incomparable qu’est La Comédie, ou peut-être à cause de cette simplicité! – est un monument érigé dans cette nouvelle langue italienne dont Dante établira la forme définitive. Il m’est arrivé maintes fois, pendant la traduction de La Comédie, et du Petit trésor, de voir dans ce couple littéraire Latini-Dante, un autre, mieux connu des Français, que formaient Stéphane Mal­larmé et Paul Valéry. Et cette image (plus large qu’une simple comparaison) deve­nait à mes yeux d’autant plus probable qu’à un moment, Latini me faisait penser à Mallarmé (par l’expérience totale de la vie et ce côté “un petit peu mondain”), puis à Valéry (par ce travail encyclopé­dique, surtout); et Mallarmé prenait la place de Dante, puis la cédait à Valéry…

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