La tensô. Forme poétique chère aux troubadours, dans laquelle – à deux voix au moins – ils exprimaient leurs idées sur l’amour, ou sur la technique poétique. Ces “rencontres” devenaient parfois de véritables guerres de mots.
La tenzone. Les premiers poètes italiens ont pris aux troubadours ce genre, riche en invention et permettant la virtuosité. La fameuse dispute entre Dante et son ami Forèse Donati, est unique, une des plus “sanglantes” jamais écrites.
La tenson. Les poètes français ne suivirent pas les règles strictes de la tenso des troubadours; pourtant certaines ballades de Villon, certains dizains de Scève, ou les octaves de La Belle Dame sans merci d’Alain Chartier, peuvent être lus comme les tensons. Je dirais que tout dialogue versifié est une tenson: le Loup et l’Agneau, chez La Fontaine, composent de vant nous impuissants une tenson; etc.
En traduisant la suite de ces six sonnets échangés entre Dante et Forèse, j’ai voulu examiner la traductibilité de la “violence latine” en vers français. La rime m’y semble un élément premier. J’ai traduit La Tenson dans les marges de mon travail sur La Comédie de Dante, elle est pour moi comme un post-scriptum à La Comédie; mais pour un lecteur nouveau, cet opuscule peut être une bonne “ouverture” pour toute l’oeuvre poétique du grand Florentin exilé.